Rencontre avec Arnaud Delobel, R&D Director Strategy & Innovation chez Quality Assistance, intervenant et membre du comité de programmation du Congrès Polepharma Biotesting les 4 et 5 juin à Evreux

« Accélérer, valider, convaincre : le nouveau tempo du biotesting ! »

Directeur R&D et Innovation chez Quality Assitance, Arnaud Delobel est un fidèle du Congrès Polepharma du Biotesting (CPB), dont la 6ᵉ édition se tiendra les 4 et 5 juin 2025 à Évreux, et un membre actif du comité de programmation. Réunissant plus de 180 experts de la filière, ce rendez-vous stratégique porté par Polepharma s’impose comme un véritable catalyseur de projets, de réflexions et d’innovations dans le domaine du biotesting. À l’approche de cet événement phare, Arnaud Delobel revient sur les enjeux du congrès, l’évolution du secteur et l’importance de fédérer l’écosystème autour des défis analytiques à venir. 

 

Quel est votre parcours dans le domaine du biotesting ?

Je suis ingénieur chimiste, avec un doctorat en chimie analytique, spécialisé en spectrométrie de masse des protéines. Après un postdoctorat à l’Université de Liège dans le domaine de la protéomique, j’ai rejoint Quality Assistance en 2006. Depuis, j’ai occupé différentes fonctions, en lien avec le développement et la validation de méthodes pour nos clients, avant de devenir directeur R&D et Innovation en 2016. Quality Assistance est une CRO fondée en 1982 et basée en Belgique, qui compte 270 collaborateurs. Nous sommes spécialisés dans les services analytiques pour accompagner le développement de médicaments innovants des phases précliniques jusqu’à leur mise sur le marché : anticorps monoclonaux, anticorps conjugués, ARN messager, vecteurs viraux, MTI… Cela fait bientôt 20 ans que je travaille au cœur du biotesting.

 

Comment avez-vous rejoint le comité de programmation du Congrès Polepharma du Biotesting (CPB) ?

J’ai rejoint le comité en 2020, en pleine période de Covid. Dès que j’ai découvert ce congrès, j’ai tout de suite vu qu’il offrait une opportunité unique d’échanger entre spécialistes du biotesting. Il existe de nombreux événements sur la production ou les médicaments innovants, mais rien d’aussi ciblé sur le biotesting, en France comme en Europe. Ce format nous a paru très adapté à nos activités et à nos clients. Dès notre première participation, en distanciel à cause de la pandémie, nous avons voulu nous impliquer dans la programmation. Depuis, je participe chaque année, et ce congrès est devenu un moment clé pour nous, aussi bien pour les échanges scientifiques que pour développer notre réseau.

 

Quel est le fil rouge de ces six éditions, selon vous ?

Le CPB a su rester proche des besoins du terrain et des évolutions du secteur. Il aborde des thématiques scientifiques mais aussi réglementaires, et reste à taille humaine. Il permet de construire un vrai réseau, au-delà des frontières françaises. Des acteurs belges, suisses, français y participent activement, ce qui en fait un événement francophone majeur. L’ambiance de travail est collaborative, propice aux échanges riches entre pairs, industriels, académiques et fournisseurs de services ou d’équipements scientifiques.

 

Sur quel thème interviendrez-vous cette année ?

J’interviendrai lors de la première session dédiée aux techniques séparatives. Mon intervention portera sur l’utilisation de colonnes ultra-courtes en chromatographie, pour l’analyse des protéines thérapeutiques, un projet sur lequel ont aussi travaillé l’université de Genève et la société Waters. L’idée est d’accélérer les analyses en maintenant des performances de séparation intéressantes, tout en réduisant l’impact environnemental, grâce à une consommation moindre de solvants et d’énergie. Cela répond à deux enjeux majeurs : raccourcir les délais de développement et intégrer la durabilité dès les premières phases de test avec la chimie verte.

 

Quels seront les autres temps forts du congrès en 2025 ?

L’édition 2025 est placée sous le signe de l’accélération avec un programme structuré autour de quatre grandes sessions :

  1. Développer plus vite avec les techniques séparatives ;
  2. Développer et libérer plus vite avec les méthodes alternatives biologiques ;
  3. Libérer plus vite grâce au PAT (analyse en ligne) ;
  4. Enjeux réglementaires : convaincre les autorités et enregistrer plus vite les nouveaux médicaments.

Si je dois mettre en avant quelques moments forts de cette prochaine édition, je pense notamment à la session premium qui sera consacrée au biotesting au plus proche du patient.

Au cours de la Session 1, plusieurs conférences phares sont attendues, notamment sur la microfluidique par GenSensor et l’ESPCI, la technologie de Lateral Flow par GSK, ou encore le MauriceFlex de Bio-Techné, un nouvel équipement de caractérisation des variants de charge des anticorps monoclonaux.

La Session 2 mettra en lumière un projet européen auquel participent Sanofi et GSK, dédié au développement de tests de potency alternatifs aux tests in vivo traditionnels sur l’animal.

Sur le plan réglementaire, UCB viendra présenter, dans la session 4, les dernières évolutions des guidances ICH Q2(R2), publiées en décembre 2024. Ces nouvelles lignes directrices redéfinissent les exigences en matière de validation des méthodes analytiques pour les produits innovants. L’intervention d’UCB se concentrera sur son application aux vecteurs viraux et protéines recombinantes.

L’ensemble des sessions reflète une approche commune : accélérer sans compromis sur la qualité, la sécurité et l’impact.

 

Pourquoi est-ce un congrès stratégique pour la filière ?

Il permet de faire le point sur les innovations technologiques, les stratégies analytiques, mais aussi sur les pratiques des grands groupes et des start-ups. Le CPB met en lumière des solutions concrètes pour optimiser les délais de développement et d’accès au marché. C’est aussi un lieu de networking unique, qui favorise les échanges en profondeur entre big pharma, CDMO, fournisseurs d’équipements et de services analytiques, notamment grâce à un format de tables rondes interactives, à la fin de chaque session, et à l’animation dynamique des conférences.

 

En quoi le CPB peut-il répondre aux enjeux actuels du secteur ?

Dans un contexte économique et géopolitique incertain, notamment en lien avec la situation aux États-Unis, il est plus difficile pour les petites structures de financer leurs essais cliniques. L’accélération du développement, sans compromettre la qualité, est un levier clé pour optimiser les ressources. Le CPB permet de s’approprier des solutions concrètes et d’échanger autour des dernières guidances réglementaires pour aller plus vite, et de manière plus sûre. C’est donc un événement à ne pas manquer !

 

Pourquoi est-il important de s’engager dans l’écosystème Polepharma ?

Parce qu’il est essentiel de mutualiser les compétences. Le biotesting est un domaine très spécialisé, et échanger entre pairs permet de faire progresser la filière. Polepharma agit aussi fortement pour l’attractivité des métiers. À travers le projet BIOT2@Normandie, des formations en biotesting ont été créées à l’université de Rouen Normandie (licence et master) pour répondre aux besoins du secteur de la bioproduction et du biotesting. Le 5 juin, Journée nationale des biomédicaments et de la bioproduction (JNBB) organisée par France BioLead, Polepharma ouvrira les portes du CPB aux étudiants pour sensibiliser et préparer la relève. Cet engagement est essentiel pour bâtir une filière forte, innovante et durable.

 

Propos recueillis par Marion Baschet Vernet

 

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Contact :
Barbara Jacques - Responsable Réseau Lyon Rhône Alpes

barbara.jacques@polepharma.com